Festival Mondial du Cirque de Demain

Jan 29, 2023Sangles Aériennes

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42ème Festival Mondial du Cirque de Demain – Médaille d’argent.

Trois années de processus, de répétitions, de remise en question, qui m’ont permis d’être entièrement moi, vivant, entier, sur une des plus belle scène du monde, celle du Cirque Phénix lors du 42ème Festival Mondial du Cirque de Demain, pour 5minutes et 48secondes d’expression artistique.

Aujourd’hui je suis allé au bout d’un beau chemin. Il n’y avait pas d’objectif de résultat, mais une recherche de sensation, de ressenti, de liberté. J’ai réussi à vivre un rêve pleinement éveillé. Et je suis certain que je ne pouvais pas espérer mieux. 

Si j’ai vécu de chair et d’os ce rêve c’est uniquement parce que je n’étais pas tout seul à le vivre. Le cirque, le spectacle, la scène c’est le partage, et le mixage des compétences.. tout seul il ne se passe rien. Je me suis prêté aux autres en confiance, et me suis donné à moi-même avec passion.

Je tiens à remercier Laurence Auerswald qui m’a donné les clés pour m’exprimer authentiquement et librement sur scène. La magie de Laurence c’est de « voir le beau en chacun de nous et de le sublimer. Ensuite elle affûte le diamant ».

Ce qu’il y a de bien avec les chemins, c’est que même quand on arrive au bout, ils mènent ailleurs…

 

Génèse de l’aventure, qui m’a mené sur la piste du Festival Mondial du Cirque de Demain

En mai 2019, je plaque tout et je me lance dans le spectacle sans rien y connaitre (avec mes bases de gymnaste de haut niveau). Je touche un peu à toutes les disciplines, et je ressens quasi-immédiatement un attrait pour les sangles aériennes. Pour assouvir ma soif d’apprendre et de me perfectionner sur cette spécialité, je pars au Canada me former pendant 2 mois, jusqu’en décembre 2019.

À la suite de cette formation, je me lance le défi de créer un numéro solo, sans autre ambition que de me prouver que j’en étais capable. Pour ce faire, je rentre en contact avec Laurence Auerswald, qui va m’accompagner jusqu’au bout en tant que chorégraphe dans la création de ce numéro aérien. On commence un travail de fond, elle me questionne, je lui répond. On vise la justesse, on se focalise sur l’intention et la relation musique-mouvement… Elle me demande « où est ce que tu veux jouer ce numéro de cirque ? c’est quoi le but ? Le but le plus fou ? » Je réponds naïvement « participer au Festival Mondial du Cirque de Demain ».

On est début de l’année 2020 : Covid. Pause.

Quand le confinement se termine, je suis gonflé à bloc. L’empêchement m’a fait comprendre l’urgence qu’il y avait en moi à exprimer des choses sur scène.
Pour nourrir ce besoin je cherche désespérément un endroit pour m’entrainer, répéter, tester des mouvements, continuer à progresser aux sangles aériennes. Je trouve un petit chapiteau à Fontenay-sous-bois, non loin de chez moi, qui me donne cette possibilité.

Annulation(s), Covid, ou comment travailler la patience…

Fin de l’été j’ai une première ébauche de mon numéro, que je filme. J’envoie ma candidature au festival fin septembre 2020.

En Novembre je reçois un appel qui m’annonce ma sélection pour la 42ème édition du Festival du Cirque de Demain qui devait se tenir en janvier 2021 ! Mais que celui-ci serait reporté en janvier 2022, car les restrictions de jauges et les incertitudes liées à la pandémie ne permettaient pas au festival de se tenir. Je suis un peu déçu mais avec du recul cela m’arrangeait presque ! Car honnêtement je n’étais pas prêt, je manquais de pratique, d’expérience scènique. Je disposais donc d’une année entière supplémentaire pour continuer ce chemin vers la réalisation d’un numéro de sangles dont je serais fier.

2021, je fais de la scène, des sangles, de la scène, encore des sangles. Je lâche un peu mon numéro, pour tester de nouvelles choses, mais je reviens toujours sur ce dernier, avec de nouvelles idées. À partir de décembre 2021 j’attaque la préparation finale pour le festival. Je me sens prêt, je travaille beaucoup, et ne me ménage pas trop, pour être le plus serein possible le moment venu. En même temps que je rentre dans ma bulle « festival », le covid refait surface sans que je ne m’en préoccupe… Et à deux semaines de l’événement, je reçois un appel pour me dire que le festival n’aura pas lieu. Ce coup là, la déception est énorme.

Les meilleures choses ont besoin de patience

Encore un an à tenir… Je relâche fort. Mais ne lâche pas pour autant. Je suis bien accompagné. Le numéro évolue, change, je garde les intentions en tête, mais la forme bouge. Je cherche à déconstruire davantage et à aller là où je me sens le mieux. Fin 2022, j’attaque la préparation finale… Mais sans y croire vraiment, de peur de me faire de nouveau faucher par la déception.

Le lundi 23 janvier 2023, je suis dans le chapiteau du cirque phénix. Les répétitions commencent, j’y suis, pour de vrai, pour de bon.

« Maintenant, le présent me suffit », mon leitmotiv.

Ci-dessous la vidéo du numéro que j’ai proposé lors de la 42ème édition du Festival Mondial du Cirque de Demain, la soirée du samedi 28 janvier 2023. Le spectacle était retransmis en direct sur Arte Concert.

Un numéro de sangles aériennes spécialement conçu et créé pour cet événement majeur du cirque contemporain.

Ce numéro est une sorte de quête de vérité sur fond d’accomplissement personnel: comment trouver sa place et l’habiter poétiquement ? Une ambition qui s’écrit à travers l’expression corporelle d’expériences vécues.

Au commencement, je passe d’un état de sidération, prisonnier de l’apesanteur à un état de lutte : me battre au sol contre moi-même pour chercher les issues possibles.

Après la phase de résistance, arrive le lâcher-prise. C’est l’acceptation de ce que l’on est aux yeux des autres et de soi-même. En découle un état de réminiscence, comme un purgatoire, pour se laver de nos croyances limitantes, celles qui nous étranglent.

Du rêve à la réalité rêvée : j’ouvre. Totalement libre d’habiter l’espace qui m’entoure, heureux vagabond des étoiles transporté dans une forme de furie cosmique.
Tout devient possible. C’est l’explosion, la joie, le Climax.

À la fin, il y a recentrage, pareil à un état des lieux…
Je ramasse ma mémoire, mon épreuve qui est la source de mon développement, l’écrin de ma densité.

C’est une invitation à faire son propre voyage, à trouver sa ligne, son endroit, son axe. Le mien est tout là-haut : hors sol.

Trouver sa place c’est l’aspiration d’une vie, mais il est possible d’être aligné, au bon endroit, le temps d’un passage. Aussi court soit-il.

Ci-dessus quelques images prises lors des différentes prestations du jeudi, samedi et du spectacle des lauréats qui avait lieu dimanche.

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